Chevron réfute les accusations de pollution en Equateur

Pollution pétrolière en Equateur

L’entreprise pétrolière Chevron, condamnée en Équateur à une amende record de 19 milliards de dollars pour pollution, refuse de payer l’amende et demande à la justice équatorienne des preuves concrètes.

Chevron a demandé lundi 16 septembre 2013 à la justice équatorienne d’enquêter sur des preuves de corruption d’un magistrat dans cette affaire.

L’entreprise Chevron, critiquée par le président Rafael Correa pour avoir refusé de payer l’amende, affirme qu’elle a présenté au parquet 4 000 pages de preuves nouvelles concernant ce cas présumé de corruption.

La société américaine s’étonne que le chef de l’état continue de soutenir publiquement les plaignants à l’origine de la plainte contre Chevron.

Cette condamnation avait été prononcée suite à la plainte de 30 000 indigènes et petits agriculteurs contre la compagnie Texaco, rachetée en 2001 par Chevron. Les habitants dénonçait à cette époque Texaco pour avoir pollué de vastes zones de la forêt amazonienne durant une période d’exploitation de 1964 à 1990.

La compagnie a été condamnée en 2011 par la cour de la province amazonienne de Sucumbios (nord-est), à une amende de neuf milliards de dollars dont le montant a été confirmé l’année suivante en appel, puis doublé au motif que l’entreprise n’avait pas présenté ses excuses.

Le gouvernement de M. Correa, un dirigeant socialiste au ton critique envers les États-Unis, accuse depuis régulièrement Chevron de se livrer à des actions d’intimidation, de menaces et de désinformation. Il a appelé à une campagne contre la compagnie, en invitant des personnalités à découvrir sur place les effets de la pollution.

Mais la compagnie Chevron se défend contre cette accusation en affirmant que les dégâts sur l’environnement ont été provoqués par la compagnie d’État Petroecuador et que son procès a été faussé par un magistrat corrompu.

Au début de l’année 2013, Chevron a publié les aveux que ce dernier aurait faits devant la justice lors d’un témoignage aux États-Unis.

Un site internet appelé ChevronToxico dénonce lui aussi le désastre dont Chevron serait à l’origine en ayant déversé plus de 18 milliards de gallons d’eaux contaminées dans la forêt tropicale, ce qui aurait provoqué les cancers et les malformations dont souffrent une partie de la population.