Un journaliste brésilien décapité

Evany José Metzker

Le syndicat des journalistes de l’État de Minas Gerais au Brésil considère que la décapitation du reporter Evany José Metzker a un lien direct avec ses enquêtes.

Evany José Metzker, propriétaire du blog de presse Coruja do Vale, a été retrouvé mort le 18 mai 2015 dans la commune de Padre Paraíso située dans le sud-est du Brésil, décapité et avec de nombreuses ecchymoses.

Le président du syndicat, Kerison Lopes, a déclaré que tout porte à croire que Metzker a été assassiné suite à ses enquêtes sur le trafic de drogue et l’exploitation sexuelle de mineurs, des faits courants dans la région de la Vallée de Jequitinhonha, au nord-est du Minas Gerais.

La veuve du journaliste, Ilma Chaves Silva Borges, a fait savoir que son mari avait reçu de nombreuses menaces pour son travail.
Quant à la Police du Minas Gerais, elle suit deux pistes : un crime en rapport avec le travail de Metzker ou un crime passionnel.

Le Gouvernement de l’État du Minas Gerais a envoyé cinq policiers du Département d’enquête des homicides qui vont collaborer avec la police locale.

Evany José Metzker habitait la commune de Medina et se trouvait depuis 90 jours dans la localité voisine de Padre Paraíso pour réaliser son enquête, bien qu’il n’ait pas révélé à sa femme et à ses collègues ce qu’il faisait.

Le journaliste avait disparu depuis le 13 mais et a été retrouvé mort dans une zone rurale le lundi 18 mai, dans un état avancé de décomposition, décapité, les mains attachées, et avec des traces de coups sur le corps. Sa tête a été retrouvée à 100 mètres de là, les yeux arrachés.

Cet assassinat d’une violence extrême a choqué les journalistes qui se sentent en danger, a déclaré le président du syndicat.

Selon Kerison Lopes, les régions de l’est et du nord-est du Minas Gerais ainsi que les vallées de Jequitinhonha et de l’Acero sont des zones sans foi ni loi où les bandes criminelles sèment la terreur parmi les journalistes.

Le syndicat a fait savoir que dans la ville d’Ipatinga, capitale de la Vallée de l’Acero, il n’y a plus de journalistes voulant enquêter sur les crimes depuis que deux d’entre eux furent assassinés en 2013, le reporter Rodrigo Neto et le photographe Walgney Carvalho qui étaient en relation avec la police locale.