C’est la question que se posent certains présidents de compagnies aériennes avec en première ligne Michael O’Leary, patron de Ryanair, qui s’oppose à leur droit de grève.

Michael O’Leary a interpellé l’Union Européenne à ce sujet en demandant des mesures pour limiter fortement le droit de grève des contrôleurs aériens en raison de la tâche importante de leur service.

Ryanair et toutes les compagnies aériennes ont beaucoup souffert en 2010 de la grève des contrôleurs aériens, notamment en Espagne où de très nombreux vols ont du être annulés en 2010.

Pour les compagnies aériennes cela se traduit par des pertes importantes puisqu’elles ont du rembourser des billets d’avion, prendre à leur compte des frais d’hôtels et réaménager quand cela était possible leurs vols.

La grève des contrôleurs aériens perturbe également des milliers de voyageurs qui doivent prendre l’avion pour rentrer chez eux, aller à une réunion de travail ou tout simplement partir en vacances.

Pour certains passagers cette grève leur coûte aussi de l’argent quand ils doivent utiliser un mode de déplacement alternatif, se loger ou quand ils perdent leur séjour en vacances.

Pourquoi Michael O’Leary monte à nouveau au créneau sur ce sujet ? C’est qu’après avoir été échaudé par les grèves des contrôleurs aériens espagnols en décembre 2010, grève qui s’est terminée avec l’intervention du Gouvernement Espagnol qui avait placé la gestion des aéroports sous le contrôle des militaires, une nouvelle menace plane encore une fois sur ce pays.

Les syndicats de contrôleurs aériens ont déposé un préavis de grève pour les vacances de Pâques (la Semaine Sainte au mois de juin) et celles d’été en juillet, une grève qui pourrait durer 22 jours !

Comment vont réagir les autorités espagnoles à ce préavis de grève ? Vont-ils encore une fois faire appel aux militaires pour contrôler le travail des contrôleurs ? Ce qui est sûr c’est que les compagnies aériennes ne sont pas prêtes à encaisser ce nouveau coup dur.

Alors que le secteur touristique connait de grosses difficultés avec le tourisme en Afrique du Nord, les touristes européens sont de plus en plus nombreux à vouloir se rendre en Espagne cet été.

Ce serait pour l’Espagne une formidable opportunité qui lui permettrait de redresser un peu son économie, mais l’arrêt de travail d’un millier de personnes pourrait tout remettre en cause.

Certes, les contrôleurs aériens sont des employés qui méritent que l’on respecte leurs conditions de travail comme la plupart des travailleurs. Mais la tâche de ces travailleurs est plus particulière que dans la plupart des professions et leur rôle est essentiel au bon fonctionnement d’un secteur d’activité crucial de l’économie mondiale.

Alors comme le demande Michael O’Leary, les contrôleurs aériens devraient-ils avoir le droit de faire grève ? Peuvent-ils prendre en otage des dizaines de milliers de personnes et mettre en péril des compagnies aériennes en refusant d’accomplir leur tâche ?

Certains rétorqueront que la grève peut être évitée si l’employeur consent à satisfaire les travailleurs. Certes, les deux camps ont leur responsabilité en cas de grève, mais dans ce cas très particulier on arriverait vite à un chantage permanent de la part d’une corporation qui exigerait chaque fois plus de privilèges.

Alors pourquoi cette profession ne serait-elle pas soumise aux mêmes obligations que d’autres dont l’activité est jugée essentielle au bon fonctionnement de l’État ?

Les policiers n’ont pas le droit de faire grève pour des raisons de sécurité. Les chefs d’établissements scolaires n’ont pas non plus le droit de faire grève car l’Éducation Nationale a le devoir de recevoir les enfants quelle que soit la situation. Les gardiens de prison tout comme les pompiers ne peuvent pas faire grève pour des raisons évidentes. Alors pourquoi les contrôleurs aériens ne seraient-ils pas soumis à ces mêmes obligations ?

Voyage en Espagne

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