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Cuerpo de Mujer - Pablo Neruda



Pablo Neruda

Cuerpo de Mujer (Corps de femme)


Dans ce premier poème tiré du livre "Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée", Pablo Neruda exprime le sentiment du moi lyrique sur la satisfaction physique et sexuelle tout en sentant un vide, la solitude et l'abandon.

Neruda présente un contraste entre le corps qui s'offre et l'intérieur plus distant qui manque d'abandon émotionnel. Pour lui, la relation entre un homme et une femme est semblable à celle de l'homme avec la terre. La femme incarne la terre qui se livre à l'homme qui la travaille pour en obtenir ses fruits.

Si la relation physique et sexuelle est évidente tout au long de ce poème, l'auteur insiste également sur la couleur blanche (blanches collines, cuisses blances, lait), un rapport à la virginité de la nature évoquée par d'autres mots comme les collines ou la mousse.

Malgré ce sentiment d'angoisse et de solitude, le manque d'émotion ressenti de la part de l'autre, Pablo Neruda essaye de nous faire comprendre que l'homme a besoin de la femme comme il a besoin de la terre pour vivre.

Cuerpo de mujer

Cuerpo de mujer, blancas colinas, muslos blancos,
te pareces al mundo en tu actitud de entrega.
Mi cuerpo de labriego salvaje te socava
y hace saltar el hijo del fondo de la tierra.

Fui solo como un túnel. De mí huían los pájaros
y en mí la noche entraba su invasión poderosa.
Para sobrevivirme te forjé como una arma,
como una flecha en mi arco, como una piedra en mi honda.

Pero cae la hora de la venganza, y te amo.
Cuerpo de piel, de musgo, de leche ávida y firme.
¡ Ah los vasos del pecho ! ¡ Ah los ojos de ausencia !
¡ Ah las rosas del pubis ! ¡ Ah tu voz lenta y triste !

Cuerpo de mujer mía, persistiré en tu gracia.
¡ Mi sed, mi ansía sin límite, mi camino indeciso !
Oscuros cauces donde la sed eterna sigue,
y la fatiga sigue, y el dolor infinito.

Corps de femme

Corps de femme, blanches collines, cuisses blanches,
l'attitude du don te rend pareil au monde.
Mon corps de laboureur sauvage, de son soc
a fait jaillir le fils du profond de la terre.

je fus comme un tunnel. Déserté des oiseaux,
la nuit m'envahissait de toute sa puissance.
pour survivre j'ai dû te forger comme une arme
et tu es la flèche à mon arc, tu es la pierre dans ma fronde.

Mais passe l'heure de la vengeance, et je t'aime.
Corps de peau et de mousse, de lait avide et ferme.
Ah! le vase des seins! Ah! les yeux de l'absence !
ah! roses du pubis! ah! ta voix lente et triste !

Corps de femme, je persisterai dans ta grâce.
Ô soif, désir illimité, chemin sans but !
Courants obscurs où coule une soif éternelle
et la fatigue y coule, et l'infinie douleur.


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