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La Guajira



Guajira

Histoire de la Guajira


La Guajira est un style musical originaire de Cuba, puisant ses racines dans le folklore espagnol et des îles Canaries. Les paroles de la Guajira se caractérisent par leur composition en strophe de 10 vers octosyllabiques.

Contrairement aux autres danses cubaines comme la Salsa ou le Cha Cha Cha, les paroles sont à la base de la Guajira, la mélodie passant après. Cependant, le rythme de la Guajira est très cadencé et les chansons sont une véritable invitation à la danse.

D'origine paysanne, la Guajira évoque la campagne d'une façon bucolique, la vie dans les champs et de canne à sucre de Cuba et des histoires d'amour.


Origines de la Guajira


Le mot "Guajiro" veut dire "Paysan" à Cuba, ou personne qui travaille ou vit dans les zones rurales. La Guajira est donc une musine d'origine paysanne et le premier compositeur de ce style musical serait le cubain Jorge Ankerman à qui on doit "El arroyo que murmura" en 1899.

Mais la Guajira cubaine puise ses racines également en Espagne puisque la Guajira espagnole, ou Punto Guajiro, existait au 18ème siècle et s'était répandue dans les îles Canaries avec l'usage de la guitare et du timple, deux instruments à corde que l'on retrouve dans la musique cubaine.

De nombreux immigrants espagnols se sont installés dans la partie orientale de l'île de Cuba, travaillant dans les champs de canne à sucre, de café ou de tabac, se mélangeant parfois avec les indigènes et les esclaves noirs africains. Cette population rurale formait ce qu'on appelait les "guajiros".

Parmi ces espagnols, des familles entières sont arrivées des îles Canaries avec leurs chants interprétés avec des voix aigües et nasales, accompagnées par des guitares, des bandurrias, des timples et autres instruments à cordes.

Les Guajiros aimaient chanter et danser, ayant hérité ce style de divertissement de leurs ancêtres qui dansaient la Séguédille, la Petenera, la Rondeña et le Fandango. Ils allaient donc adapter ces chants et ces danses folkloriques aux réalités de Cuba, développant de nouveaux rythmes et mélodies.

Ces rythmes et ces mélodies proviennent du métissage avec les danses africaines des esclaves noirs que cottoyaient les Guajiros, utilisant des instruments propres à ces derniers comme les instruments de percussion que sont les congas, les bongos et le cencerro. A ces instruments, les groupes interprétant la Guajira incorporeront ensuite les trompettes et la contrebasse.


Evolution de la Guajira


Au début du 20ème siècle, Cuba compte déjà plusieurs groupes de Guajira qui diffusent ce style musical issu du folklore rural dans toute l'île. Parmi ces groupes on citera le "Cuarteto de Trovadores Cubanos", le "Bando Rojo", le "Trio Ariguanabo", le "Bando Lila", le groupe "Fortín del Sol", le "Bando Tricolor" ou le "Trio Espirituano".

Benito Antonio Fernández Ortiz, plus connu sous le nom de Ñico Saquito, est un des premiers grands compositeurs de Guajira. Il débute sa carrière dans les années 1920 en composant des Guarachas relatant sa vie personnelle ou des événements de la vie quotidienne. Une de ses chansons les plus connues est "Al vaivén de mi carreta", une balade sentimentale sur la vie dans les champs et les difficultés de la vie paysanne. On retiendra de lui d'autres chansons comme "Cuidado compay gallo", "María Cristina me quiere gobernar" ou "Adiós compay gato".

Eduardo Saborit Pérez, né le 14 mai 1911 à Campechuela, intègre très jeune l'orchestre municipal de Campechuela dans lequel jouait son père. Il étudiera la musique et deviendra un des plus grands compositeurs cubains. Il est l'auteur de Guajiras très connues comme "La Guayabera", "Cuba, qué linda es Cuba" ou Conozca Cuba Primero".

Les chansons d'Eduardo Saborit et d'autres compositeurs de Guajiras vont se faire connaître rapidement à Cuba à travers des émissions radiophoniques comme RHC Cadena Azul, CMQ, Radio Mambí ou Radio Cadena Habana, ces radios permettant aux cubains d'écouter les chansons de Justo Vega, Patricio Lastra, Chanito Isidrón, Nena Cruz, Orlando Vasallo, Miguel Alfonso Pozo, Rigoberto Rizo, José Marichal, Adolfo Alfonso ou Jesús Orta Ruiz surnommé "Indio Naborí".

En 1928 une jeune cubain d'une vingtaine d'années, José Fernández Díaz surnommé "Joseíto Fernández", va se faire connaître sur les ondes d'une radio de Guantánamo en chantant une de ses compositions qui deviendra très certainement la Guajira la plus connue au monde : "Guantanamera".


C'est aussi en 1928 que le guitariste cubain Guillermo Portabales fait ses débuts à la radio CMHI, interprétant des chansons de Tango, de Bolero et de Son jusqu'à ce qu'il se rende compte que les auditeurs préféraient la Guajira. Il va alors travailler sur ce genre musical en le nommant "Guajira de salon".
Guillermo Portabales va passer ensuite deux années à Puerto Rico entre 1937 et 1939, puis reviendra à Cuba avant de faire des tournées en Colombie, au Venezuela, en Equateur, au Pérou, à Panama et aux Etats-Unis. Il retournera finalement à Puerto Rico en 1953 pour y résider définitivement. Ses chansons les plus connues sont "El carretero", "Nostalgia guajira", "Cuando salí de Cuba" et "Cumbiamba".

En 1947 un duo composé par Celina González et Reutilio Domínguez, le duo Celina & Reutilio, fait ses débuts sur les ondes de la radio CMKR de Santiago de Cuba, puis se rendent en 1948 à La Havane pour chanter à la radio Radio Cadena Suaritos.

Ils chanteront "A Santa Bárbara" connue également sous le titre "Que viva Changó", une Guaracha qui a immédiatement beaucoup de succès grâce à un style qui fusionne davantage avec la musique africaine.

Celina & Reutilio deviennent alors les meilleurs représentants de la Guajira à Cuba et vont même voyager aux Etats-Unis pour chanter au Théâtre Puerto Rico de New York, puis en République Dominicaine où leurs chansons étaient déjà diffusées par la radio CMKR.

A Cuba, le couple chantera dans de nombreux programmes radiophoniques et télévisés, mais aussi dans des grands cabarets comme le légendaire Tropicana de La Havane.
En 1956, ils enregistrent un disque avec un des orchestres les plus prestigieux de l'île, la Orquesta Sensación, et leurs chansons circulent rapidement dans toute la zone des Caraïbes, plus particulièrement en Colombie, au Venezuela et en République Dominicaine.

Dans les années 1960, la Guajira perd peu à peu de son importance face à la concurence d'autres musiques cubaines comme la Salsa. Elle fera sa réapparition à la fin des années 1990 quand le guitariste américain Ry Cooder décide de rassembler plusieurs vieilles gloires de la musique cubaine pour recréer le mythique Buena Vista Social Club.
Le groupe ainsi recréé avec des musiciens et des chanteurs de Son cubano, de Bolero, de Guajira et de Salsa va enthousiasmer le monde entier qui va découvrir les talents de Compay Segundo, Ibrahim Ferrer, Eliades Ochoa, Pío Leyva, Juan de Marcos González et bien d'autres.


Danser la Guajira


Danseurs de GuajiraTraditionnellement, la Guajira est dansée avec un éventail dans la main et le "zapateo" typique du Flamenco espagnol, créé avec la pointe et le talon des chaussures des danseurs, va apporter le rythme.

Le rythme de la Guajira alterne entre 6/8 et 3/4 comme dans la Soleá espagnole, mais le silence caractériqtique de cette dernière n'existe pas.
Mais pour les spécialistes de danses cubaines, la Guajira ne se danse pas même si certains vous parleront de Bachata Guajira ou Merengue Guajira. Dans ce cas, la Guajira serait plutôt dansée sur le rythme d'un Cha Cha Cha.

Dans la vidéo ci-dessous, on découvrira donc comment danser la Guarija en suivant les instructions et les mouvements de la danseuse.




Chanteurs et musiciens de Guajira

Découvrez ci-dessous une sélection des meilleurs artistes de Guajira et quelques unes de leurs oeuvres les plus connues :


Vidéo de Guajira

Découvrez ci-dessous le vidéo clip de "Ta' Bueno Ya", chanson interprétée par la chanteuse cubaine "Albita" :


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