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Pourquoi les low cost sont moins chères

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Ryanair

Le secteur du transport aérien qui s’est développé le plus ces dernières années est celui des compagnies low cost qui réalisent aujourd’hui 35% du trafic européen.

Cette révolution a commencé en Europe en 1990 avec l’arrivée de la compagnie irlandaise Ryanair, mais aux États-Unis Southwest Airlines avait initié ce concepts de vols à bas prix dès 1971.

Si la plupart des passagers ne se posent pas de questions et choisissent de voyager en low cost, certains se demandent tout de même comment font ces compagnies aériennes pour offrir les tarifs les plus bas du marché.

Quel est le secret de compagnies à bas prix comme Ryanair ou easyJet qui peuvent se permettre de proposer des billets d’avion parfois 4 fois moins cher que ceux d’une compagnie régulière ?

Ceux qui s’opposent farouchement aux compagnies low cost pourraient les attaquer sur le thème de la sécurité, mais ils ne trouveraient sans doute pas matière pour argumenter leur attaques.

Les compagnies low cost ne négligent pas moins la sécurité que les compagnies régulières et elles peuvent proposer de meilleurs tarifs pour plusieurs raisons si on en croit une étude présentée le 7 Décembre 2005 à Dublin lors d’une conférence sur la gestion des compagnies aériennes et des coûts d’exploitation (voir graphique).

Cette étude nous montre point par point toutes les économies que peuvent réaliser les compagnies low cost par rapport à leurs ainées les compagnies régulières.

Prix du billet moyen d’un vol

Ryanair : 44 €
EasyJet : 65 €
Aer Lingus : 94 €
Southwest : 107 €

Lufthansa : 235 €
Air France : 267 €
British Airways : 324 €

Découvrons maintenant comment les prix peuvent varier en fonction de la gestion des avions et de la compagnie aérienne.

Les compagnies low cost optimisent le taux d’occupation des avions avec des modèles comme le Boeing-737. Elles transportent 148 passagers en moyenne quand les compagnies régulières n’en transportent que 128.

Les low cost peuvent effectuer des opérations (embarquement et préparation de l’avion) en moins de 25 minutes quand les compagnies low cost nécessitent en moyenne 45 minutes en utilisant des aéroports plus fréquentés.

Les compagnies low cost effectuent des vols directs, sans escales et de courtes distances alors que les vols longs et les escales des compagnies aériennes classiques génèrent plus de frais.

Les low cost utilisent le plus souvent de petits aéroports moins coûteux en taxes aéroportuaires car offrant moins de services que les grands aéroports qui accueillent les grandes compagnies aériennes.

Les billets d’avion sont en général vendus directement sur les sites internet des compagnies low cost (95% pour easyJet) tandis que les compagnies aériennes classiques émettent de nombreux billets à travers les agences de voyage, ce qui augmente les frais.

Les vols low cost sont réalisés sans extra donc ils ne génèrent pas de frais additionnels contrairement à ceux des compagnies aériennes classiques qui offrent des divertissements à bord, des repas, des boissons, des salons pour les passagers de première classe ou de la classe affaire.

La flotte des compagnies low cost est en général standardisée avec un seul type d’avion ce qui induit des frais de maintenance réduits alors que les compagnies aériennes classiques ont un parc d’appareils très varié.

Une grande partie du salaire des employés des compagnies low cost est variable (jusqu’à 26%) tandis que les employés des compagnies classiques est plus élevé avec une part variable de seulement 11%.
Les compagnies aériennes classiques doivent également faire face à une forte représentation syndicale tandis que les low cost utilisent au mieux les ressources humaines de l’entreprise.

Nombre de passagers par employé :

Ryanair : 9 679
EasyJet : 6 772
British Airways : 735
Air France : 715

En regardant ces chiffres ont se rend vite compte du poids de la masse salariale pour les compagnies aériennes classiques.

Quelles sont les économies réalisées par les low cost ?

Meilleur taux d’occupation des vols : 16%
Meilleure utilisation de l’avion (temps à l’aéroport) : 3%
Coût en ressources humaines : 3%
Utilisation de petits aéroports : 6%
Un seul type d’avion : 2%
Réductions des frais dans les terminaux : 10%
Suppression des repas, boissons et autres extras : 6%
Suppression des intermédiaires pour la vente : 6%
Réduction des coûts à la réservation : 3%
Administration réduite : 2%

Avec toutes ces petites économies les low cost peuvent donc proposer des billets d’avion beaucoup moins chers que les grandes compagnies aériennes classiques.


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Article rédigé le 4 Juil, 2009




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2 Réponses »

  1. Le nombre de salariés par passager est biaisé car il ne tient pas compte des sous-traitants.

    « Les compagnies aériennes classiques doivent également faire face à une forte représentation syndicale tandis que les low cost utilisent au mieux les ressources humaines de l’entreprise. » : C’est fort mal dit ! On dirait que le mérite de la politique sociale et salariale revient aux low-cost ! Si utiliser au mieux les ressources humaines, c’est se comporter comme Ryan Air, on est mal barré. Réduire le prix à la consommation est il un absolu tel qu’il mérite de faire main basse sur les conditions d’emploi des salariés ?

  2. Cet article ne fait qu’expliquer pourquoi les compagnies low cost sont plus performantes actuellement que les compagnies traditionnelles. Nous ne faisons pas l’éloge du modèle économique utilisé par Ryanair ou easyJet, mais il faut admettre que dans cette bataille pour la conquête du ciel européen ils ont pris un certain avantage.

    Jusqu’à quand les low cost pourront tirer les prix vers le bas en réduisant toujours plus les coûts ? Il arrivera un moment où les tarifs se stabiliseront puis repartiront à la hausse quand le « ménage sera fait » entre les compagnies aériennes, low cost ou traditionnelles, parce que les compagnies classiques ne sont pas les seules à souffrir de cette guerre économique. Sterling Airways, SkyEurope, MyAir, trois low cost en faillite. Du côté des compagnies traditionnelles, rachat et fusion sont à la mode et on créée des filiales pour les vols courts afin de mieux lutter contre les low cost.

    Il est évident que cette guerre des prix se fait au détriment des services pour les passagers et à celui du personnel des compagnies qui voient leurs salaires diminuer et leur temps de travail s’accroître. Si cette guerre devait se poursuivre on constaterait la même situation qu’aux États-Unis avec des petites compagnies se lançant dans l’aventure du low cost en recrutant des pilotes inexpérimentés.

    Mais cette guerre des prix prendra fin un jour et elle fera d’autres victimes des deux côtés. Michael O’Leary, le patron de Ryanair le sait très bien et l’entreprise n’a pas encore distribué de dividendes à ses actionnaires. Ce trésor de guerre, Ryanair en a besoin pour acheter des avions et se développer davantage. Pour l’instant Ryanair s’est engagée dans une guerre de conquête, prenant de plus en plus de parts de marché aux autres compagnies en s’installant sur de nombreux aéroports. Au début Ryanair ne s’installait que sur les aéroports secondaires car les taxes aéroportuaires étaient plus faibles. Aujourd’hui Ryanair et easyJet tentent d’investir les grands aéroports en négociant âprement sur les taxes d’aéroports. Avec la crise économique les low cost sont en position de force et peuvent imposer leurs règles aux aéroports, aux régions qui les subventionnent et aux constructeurs aéronautiques qui leurs font des ristournes sur les avions nécessaires à leur expansion.

    A terme, que se passera-t-il ? Un retour probable à une aviation civile plus classique quand les acteurs les plus forts ou qui auront le mieux résister à cette guerre pourront à nouveau imposer leurs tarifs de billet d’avion, des tarifs bien plus élevé que ceux pratiqués actuellement, mais qui garantiront la sécurité des passagers et pourquoi pas, des salaires convenables au personnel des compagnies.