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L’Espagne, une destination pour le tourisme sexuel ?

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C’est ce que l’on pourrait croire en lisant le reportage publié ce samedi 7 avril par le New York Times qui décrit l’Espagne comme une sorte de paradis de la prostitution.

Selon le New York Times, de nombreux jeunes Français et autres Européens franchissent la frontière de La Junquera pour avoir des relations sexuelles tarifées, en particulier avec des jeunes femmes émigrées et pratiquement esclaves.

Dans cet article Suzanne Daley, la journaliste du New York Times, fait savoir à ses lecteurs que pendant la crise économique qui frappe l’Espagne le marché de la prostitution est en explosion. Le commerce du sexe se voit facilement dans les rues, aussi bien des petites communes que dans celles des grandes villes.

La Junquera était une ville frontière tranquille où les camionneurs avaient l’habitude de se reposer et ou les touristes Français venaient acheter des produis artisanaux typiques comme des poteries ou des objets en cuirs.

Mais maintenant, selon Suzanne Daley, la prostitution est le commerce le plus important à La Junquera comme c’est le cas dans de nombreux endroits en Espagne, où cette activité est parfaitement légale.

La journaliste rapporte le cas de deux bandes de nationalités roumaines démantelées par la Police et qui exploitaient des femmes auxquelles ont leur avait tatoué un code barre sur les bras pour éviter qu’elles ne s’enfuient.

Elle relate également le cas de Valentina, cette jeune roumaine qui considérait l’homme qui l’avait amenée en Espagne comme son petit ami et qui l’obligeait à travailler sur la route en la menaçant de tuer ses enfants.

Dans le passé, selon le New York Times, la majorité des clients étaient des hommes d’âge moyen. Mais le boom de la prostitution dénoncé par Suzanne Daley s’alimente en grande partie du désir de sexe facile et bon marché des jeunes.

Nombreux sont ceux qui partiraient les week-ends en profitant des offres de voyages à petit prix depuis différentes villes d’Europe. « Les jeunes avaient l’habitude d’aller en discothèque », a déclaré au journal Francina Vila i Valls, membre du conseil municipal de Barcelone, « mais aujourd’hui ils vont aux bordels. Pour eux, c’est seulement une autre façon de se divertir ».

Suzanne Daley affime dans son article que des milliers de femmes sont contraintes de travailler, le plus souvent pour un salaire très bas en raison de la crise économique, dans différents endroits comme des clubs de luxe, des appartements privés, des chantiers ou sur les routes en solitaire.

Il y a peu de données fiables sur ce sujet mais un rapport datant de 2010 indique qu’entre 200 000 à 400 000 femmes travailleraient dans la prostitution et 90% d’entre elles seraient victimes d’un trafic.

Selon le New York Times la cause de ce boom de la prostitution est due aux lois sur l’immigration peu rigoureuses jusqu’en 2010 et la demande importante des jeunes touristes.

A La Junquera, caché derrière une station service ouverte toute la nuit, la tout nouveau Club Paradise est avec ses 101 chambres un des plus grands bordels d’Europe. Il s’adresse en grande partie aux jeunes touristes Français attirés par des offres bon marché alors que ce genre de prestation est plus difficile à obtenir et plus chère en France.

Mais le journal dénonce également le marché local en s’appuyant sur un rapport des Nations Unies datant de 2009 dans lequel on apprend que 39% des hommes Espagnols reconnaissaient avoir rendu visite à une prostituée au moins une fois.

Toujours selon Suzanne Daley, « en Espagne il est tout à fait accepté que les réunions d’affaires se terminent par la visite d’un bordel ».

Il y a 30 ans, presque toutes les prostituées en Espagne étaient espagnoles. Aujourd’hui la très grande majorité sont des femmes entrées illégalement dans le pays, de véritables esclaves des temps modernes.

Les réseaux de prostitution qui les exploitent sont nombreux et sont très variés. Certains exploitent des femmes venues des pays de l’Europe de l’Est, d’autres des nigérianes qui sont contraintes de rester en Espagne car leur famille est menacée dans leur pays d’origine. L’Amérique Latine pourvoit également de grands contingents de prostituées venues du Brésil, de Colombie, d’Equateur et d’ailleurs.

Xavier Cortés Camacho, le chef de l’équivalent de notre Brigade des Moeurs, a déclaré au journal que même les mafias chinoises avaient mis en place leur réseau de prostitution à Barcelone.

La Police a pu remonter à la source en découvrant de plus en plus de petites annonces pour des femmes Chinoises, Japonaises ou Coréennes. Il s’avérait que ces femmes travaillaient dans un réseau d’une trentaine de bordels.

Xavier Cortés Camacho a confié à Suzanne Daley qu’elles étaient soumises à des cadences infernales et qu’elles se plaignaient d’être fatiguées, d’avoir mal. L’une d’entre elles s’est même suicidée en apprenant sa séropositivité.

Certaines de ces prostituées auraient même été vendues par leur propre famille, selon Xavier Cortés Camacho qui affirme que des trafiquants colombiens auraient payé 650 $ à une famille pour recevoir leur fille pendant un mois.

La jeune femme a réussi à s’échapper et s’est mise en contact avec les siens qui lui ont dit de revenir chez sa « famille d’accueil » sinon ils seraient contraints d’envoyer sa sœur pour la remplacer.

Mais le commerce du sexe est devenu un peu trop visible en Espagne et les voix commencent à s’élever contre la publicité faite pour la prostitution dans les journaux, y compris les plus réputés.

L’an dernier un journal de Barcelone faisait la promotion d’actes sexuels sur l’avenue la plus touristique de la Villes, les Ramblas. Depuis, la ville a décrété l’interdiction de la prostitution dans les rues de Barcelone.

Si certains politiciens voudraient rendre la prostitution illégale en Espagne, de nombreuses associations leurs font savoir que cela renforcerait la clandestinité et compliquerait leurs tâches pour venir en aide aux femmes victimes de ce trafic.

Il n’y a pas longtemps, Valentina avait confié qu’elle souhaitait se rendre à la Police. Quelques jours plus tard son téléphone ne répondait plus et elle ne se trouvait plus non plus à l’endroit où elle travaillait habituellement.

L’inspecteur Cortés affirme qu’elle s’est bien rendue au poste de Police de Figueras, mais au dernier moment elle aurait refusé la protection qu’on lui proposait et s’en est allée.

Article rédigé le 8 Avr, 2012




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