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Francisco Pizarro - 2ème partie

IV. Premières expéditions pour le Sud


Francisco PizarroLe 14 novembre 1524, Pizarro part de Panama avec une centaine d’hommes cap au sud. Il navigue entre le golfe de San Miguel et l’archipel des perles, se dirigeant vers Puerto Piñas, dernière limite atteint par Andagoya. Il pénètre les terres en remontant le fleuve Biru, mais il ne rencontre que des terres inhospitalières.

En accord avec ses hommes il décide de poursuivre l’expédition plus au sud. Tout le long de la côte une végétation dense et inextricable les empêche de débarquer. Les vivres commencent à manquer, le navire essuie des tempêtes. Enfin ils trouvent une côte plus accueillante où ils peuvent débarquer.

Mais si la côte paraissait hospitalière, les espagnols ne rencontrent que désolation au fur et à mesure qu’ils pénètrent à l’intérieur des terres. Les hommes sont découragés et affamés. Sans aucune autre possibilité, on envoie à la mer l’unique navire, sous le commandement du capitaine Montenegro, à la recherche de secours.

Mais le navire se perd en faisant route vers le nord, chemin de l’archipel des Perles où ils pensaient trouver des vivres. Pendant ce temps, Pizarro et le reste des hommes attendent sur place dans une situation déplorable. Une vingtaine d’hommes meurent de faim tandis que les autres tentent de survivre en s’alimentant de racines et de fruits de mer. Pizarro part à la recherche d’aliments, aide les malades et enterre les morts.

Au moment où tout semble perdu, les espagnols aperçoivent un bûcher. Cette terre est habitée ! A coups de hache ils s’ouvrent un chemin vers cette source de lumière. Après maints efforts ils arrivent dans un village abandonné par les indiens qui ont fuit en apprenant la présence des étrangers. Mais ils ont laissé des vivres et quelques objets en or.

Peu à peu les espagnols réussissent à entrer en contact avec les timides indigènes qui reviennent au village.

C’est seulement plusieurs jours après que Montenegro fait son apparition sur la côte. Son retour était attendu avec impatience car sans son navire l’expédition ne pouvait se poursuivre.

Sans s‘aventurer au large le navire continue à longer les côtes. En arrivant à Candelaria les espagnols découvrent quelque chose qui les horrifie : En examinant le contenu des marmites ils voient des pieds et des mains d’êtres humains. Devant un tel spectacle ils préfèrent reprendre la mer au milieu d’une tempête.

En débarquant à Punta Quemada, les espagnols trouvent une fois encore un village abandonné. Chaque fois, les indiens fuient l’arrivée de ces êtres étranges. Les espagnols décident d’explorer davantage ces terres, mais une pluie de flèches tombent sur eux et ils ne parviennent à repousser les indiens qu’après de nombreuses difficultés.

Mais la situation est périlleuse et il n’est guère question d’aller plus loin avec le navire endommagé par les tempêtes.

Pizarro réunit ses capitaines en conseil afin de prendre une décision. Le plus sage serait de repartir à Panama et d’organiser une nouvelle expédition avec l’or trouvé dans ces terres. Pizarro donne alors l’ordre de reprendre la route vers le nord. Mais il ne veut pas faire son rapport au gouverneur Pedrarias et décide de débarquer avec la plupart de ses hommes dans la région de Chicama, laissant le navire rejoindre Panama avec une poignée de soldats.

Entre temps, Diego de Almagro quitte le port de Panama avec la mission de retrouver l’expédition de Pizarro. Il accoste sur les terres déjà visitées par son prédécesseurs et doit affronter les indiens devenus encore plus belliqueux. Au cours d’une de ces batailles Almagro perd un œil, mais cela ne l’empêche pas de continuer sa route vers le sud.

Près du fleuve San Juan les espagnols observent les traces d’une civilisation évoluée, mais préoccupés par le sort de Pizarro ils ne s’attardent pas, et l’expédition remet le cap au nord et retrouve enfin ce dernier et ses hommes à Chicama.

Almagro repart aussitôt pour Panama chercher des renforts qu’il obtient avec difficultés grâce au talent de diplomate du père Luque qui réussit à convaincre Pedrarias.

Le 10 mars 1526, les accords entre les expéditionnaires et le gouverneur sont signés. Almagro et Pizarro peuvent reprendre la mer avec deux navires, 160 hommes et des chiens de guerre. Leur premier pilote est le très expérimenté Bartolomé Ruiz. C’est à partir du fleuve San Juan, denier endroit découvert par Almagro, que les espagnols vont reprendre leur aventure.

A l’intérieur des terres ils découvrent un riche trésor. Avec cette manne ils décident de faire venir des renforts. Une fois de plus c’est à Almagro qu’incombe cette tâche.

Mais pendant son absence Pizarro ne reste pas inactif. Il part en reconnaissance en se frayant un chemin dans la jungle épaisse et hostile.

Pendant ce temps Bartolomé Ruiz explore la côte sud. Il découvre l’île du Coq mais les indigènes le reçoivent avec hostilité. Il poursuit donc jusqu’à la baie de Saint Mathieu. Au fur et à mesure que l’expédition progresse les espagnols peuvent observer une population de plus en plus dense et beaucoup mieux organisée. Mais ils ne s’avisent pas à débarquer.

Le navire s’approche d’un canoë indigène et ses occupants leur confirment l’existence d’une riche civilisation plus au sud, à Tumbes. Bartolomé Ruiz fait embarquer quelques uns de ces indiens et rejoint Pizarro près du fleuve San Juan.

Almagro revient également avec 180 hommes en renfort et la nouvelle du changement de gouverneur à Panama. Pedro de los Rios vient de remplacer Pedrarias et se montre plus enthousiaste envers l’expédition de Pizarro.

Ils repartent alors vers le sud, mais les tempêtes les obligent à se réfugier sur l’île du Coq. Ils y réparent les navires et reprennent la mer quinze jours plus tard pour débarquer sur la côte de Atacames. L’or et les émeraudes y abondent. Mais les indiens, très bien organisés militairement, se montrent menaçants. Malgré ses renforts, Pizarro juge ses troupes trop peu nombreuses pour affronter l’ennemi. Ils repartent sur l’île du Coq, d’où Almagro sera chargé encore une fois de ramener des renforts.


V. Les "Treize" de l’île du Coq


Les treize de l'île du coqMais le mécontentement commence à gagner les hommes. Almagro, de retour à Panama ne parvient pas à recruter d’autres hommes, et le gouverneur décide d’envoyer une expédition pour récupérer ceux qui sont restés sur l’île du Coq. Le commandement du navire est confié à Juan Tafur.

L’arrivée de ce dernier à l’île du Coq provoque la joie des expéditionnaires désespérés. Tafur n’impose à personne de revenir à Panama mais la grande majorité s’était déjà faite à cette idée.

C’est alors que Pizarro fait preuve d’un coup d’éclat. Au milieu de ses hommes il fait un pas en avant. Avec son épée, d’un geste arrogant, il trace une ligne sur le sable d’est en ouest. Indiquant le sud il déclare : "Camarades et amis, de ce côté se trouvent la mort, les peines et la faim ". Puis il indique le nord en le foulant : " l’autre, celui du plaisir. Soyez témoins que j’ai été le premier dans le besoin. Le premier à l’attaque et le dernier dans la retraite. De ce côté on va vers l’Espagne, en restant pauvre. De l’autre côté, vers le Pérou pour devenir riche et apporter la parole du christ. C’est à vous de choisir".

Pizarro franchit alors le premier la ligne vers le sud, suivi de treize de ses hommes. Les autres embarqueront avec Tafur.

L’île du Coq n’est pas très hospitalière et les 13 hommes restés à terre voient très rapidement leurs vivres s’amenuiser. Durant sept mois ils vont vivre dans une condition très précaire attendant les renforts que Almagro et Bartolomé Ruiz étaient partis chercher à Panama.

Un soir, un navire apparaît à l’horizon. Bartolomé Ruiz arrive avec des renforts. Les treize hommes embarquent sur le navire qui met cap au sud. Après 13 semaines de navigation, ils arrivent dans le golfe de Guayaquil. Les espagnols débarquent sur l’île de Santa Elena et peuvent contempler la ville de Tumbes séparée par un bras de mer.

C’est une ville avec de nombreux temples et une forteresse pour la défendre. Le port est fermé par une porte. Pizarro ne se risque pas à y pénétrer. Il se contente de collecter des nouvelles dont certaines font état d’une guerre civile qui divise le grand Empire.

Mais Pizarro comprend que ses forces sont ridicules face à ce puissant empire et décide de rentrer à Panama. Sur la route du nord il fait embarquer de jeunes indiens, baptisés Felipillo et Martinillo, qui joueront le rôle d’interprètes.

Leur arrivée, alors qu’on les croyaient perdus, réjouit Panama. Ils reviennent triomphant avec des preuves réelles de l’existence de la terre que tout le monde cherchait. Mais le gouverneur Pedro de los Rios ne veut plus se laisser convaincre. Almagro et Luque demandent alors à Pizarro d’aller voir le roi.

Pizarro embarque au printemps 1528 pour l’Espagne.

Charles Quint le reçoit cordialement et écoute avec attention les récits incroyables de Pizarro. Mais le roi est occupé par d’autres problèmes : il est sur le point de se faire couronner Grand Empereur du Saint Empire Romain Germanique. Charles Quint l’envoie vers le Grand Conseil Royal des Indes. C’est l’impératrice Isabel qui va signer les Capitulations de la conquête du Pérou le 26 juillet 1529. Pizarro reçoit les titres de Gouverneur et de Capitaine Général.

Pizarro se rend à Trujillo et emmène avec lui ses frères Hernando, Juan et Gonzalo, ainsi que Francisco Martin de Alcantara. Le 19 janvier 1530 un navire prend la mer afin de rejoindre à Panama Diego de Almagro et le Père Luque.


Pizarro part à la conquête du Pérou

VI. La Conquête du Pérou


Francisco PizarroC’est dans les premiers jours de l’année 1531 que Pizarro prend la mer avec 180 hommes et trois navires. Almagro reste à Panama pour recruter d’autres hommes et compléter le ravitaillement.

La flotte se dirige vers Tumbes, mais le mauvais temps les oblige à débarquer deux lieues plus au nord.

Pizarro décide de continuer par la terre. Dans la région de Coaque, les espagnols découvrent des richesses dans les villages abandonnés par les indiens. Une partie de l’or est envoyée à Panama afin d’accélérer le recrutement des renforts. Les trois navires repartent pour Panama laissant Pizarro et ses hommes sans aucun moyen de communication avec le monde qu’ils ont quitté.

Mais peu à peu les renforts vont arriver. Parmi les nouveaux venus se trouvent des capitaines qui vont s’illustrer dans les conquêtes à venir : Sebastian Benalcazar, Conquistador de Quito, Hernando de Soto, futur explorateur du Mississippi.

Se sentant suffisamment armé, Pizarro décide enfin de débarquer à Tumbes, prêt à conquérir l’Empire Inca divisé par une guerre fratricide qui opposent les fils de l’empereur défunt Huayna Capac, Huascar et Atahualpa.

A Tumbes les espagnols ne rencontrent pas d’hostilité de la part des indiens. Mais peu de temps après ils tombent dans une embuscade; trois d’entre eux sont faits prisonniers et finissent dans une marmite. Grâce à la cavalerie les autres échappent à la mort. Les indiens fuient devant ces étranges créatures, se réfugiant dans la forêt. Tumbes est abandonnée par ses habitants.

Le 16 mai 1532 Pizarro sort de la ville, laissant sur place un petit détachement. Il veut explorer ces terres et trouver un endroit idéal pour fonder un village qui lui servira de base pour la conquête. Pendant qu’il explore la côte, Hernando de Soto se dirige vers les montagnes.

Au bout de trois ou quatre semaines, à trente lieues au sud de Tumbes, dans la vallée de Tangara, les espagnols fondent San Miguel, la première cité hispanique du Pérou.

Après avoir organisé la cité, les espagnols partent à la recherche de l’Inca au mois de septembre 1532. 170 hommes traversent des terres riches qui prouvent l’existence d’un peuple travailleur et techniquement avancé.

Les indiens se montrent dociles et offre leur collaboration à Pizarro pour lutter contre Atahualpa l’usurpateur.

Hernando de Soto repart en expédition et revient 8 jours plus tard en compagnie d’un ambassadeur de Atahualpa, chargé de connaître les intentions des espagnols.

Après avoir traversé Lambayeque et Chiclayo, les espagnols luttent à nouveau contre les indiens. L’un d’eux est fait prisonnier et accepte de servir d’espion. A son retour, Pizarro apprend que Atahualpa se trouve à Cajamarca à la tête d’une grande armée.

Pizarro décide de se rendre à Cajamarca et entreprend avec ses hommes la difficile ascension des Andes. La végétation se fait plus rare, le froid plus menaçant. Les espagnols souffrent du mal des montagnes, le Soroche, et éprouvent des difficultés à respirer. Une attaque dans ces conditions serait catastrophique pour les espagnols.

Mais Atahualpa ne tente rien contre eux, estimant que cette poignée d’hommes ne peut être bien dangereuse face à son armée invincible.

Une fois arrivée au sommet, les espagnols reçoivent des ambassadeurs de l’Inca qui leur offrent des présents. Pizarro et sa troupe descendent alors vers la vallée de Cajamarca qu’ils aperçoivent au bout de sept jours.

La capture d'Atahualpa à CajamarcaLe 15 novembre 1532, après avoir divisé ses hommes en trois compagnies, Pizarro avance jusqu’au centre de Cajamarca.

La cité semble endormie ou abandonnée. Pizarro envoie Hernando de Soto jusqu‘au campement de l’Inca. Soto est reçu par Atahualpa. Pizarro le rejoint. Puis au moment de repartir Hernando de Soto fait cabrer son cheval. Quelques soldats de Atahualpa prennent peur. Après le départ des espagnols les peureux seront exécutés.

La nuit tombée, on peut observer un grand nombre de bûchers qui attestent de l’importance de l’armée de l’Inca. Certains espagnols prennent peur mais Pizarro tente de les rassurer, double la garde et étudie avec ses capitaines le plan d’opération du lendemain.

Au lever du jour, les troupes espagnoles se répartissent autour de Cajamarca. L’empereur Atahualpa fait son entrée dans la cité sur un palanquin doré, porté à dos d’hommes, au milieu de sa puissante armée. Arrivé sur la place de la cité, Fray vicente de Valverde brandit face à l’empereur une bible, lui parle d’un dieu unique, de son représentant sur terre, le pape, qui a concédé au roi de Castille Charles Quint ces terres pour une mission évangélique. Puis il demande à l’Inca de reconnaître cette souveraineté. Mais l’Inca lui demande d’où il tient ces paroles. Le Frère Vicente lui répond qu‘elles sont dans ce livre en lui tendant la bible. Atahualpa s’en saisi, la porte à son oreille et n’entendant rien la jette au sol.

Le Frère Vicente Valverde crie au sacrilège. C’est le moment qu’attendaient les espagnols pour sortir de leur cachette, attaquant l’armée Inca par surprise. C’est une attaque brève, durant laquelle Pizarro met à l’abri l’empereur. L’armée indienne tente de s’enfuir mais les espagnols la poursuivent, faisant environ deux mille morts en moins d’une demi heure.


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